Préparée dans le cadre du laboratoire CEREGE (UR 13564), sous la direction de Jérôme MÉRIC et la codirection de Benjamin DREVETON.
Cette thèse s’intitule :
« Du bricolage organisant à l’éventualité d’une organisation apprenante : le système de santé pendant et après la Covid-19″
- La composition du jury est la suivante :
Monsieur Jérôme MÉRIC – Professeur, Université de Poitiers, directeur de thèse
Monsieur Rémi JARDAT – Professeur, Université d’Évry-Val d’Essonne, rapporteur
Monsieur Stéphane BELLINI – Professeur, Université de Poitiers, suffragant
Madame Nathalie DUBOST – Professeur, Université d’Orléans, suffragant
Monsieur Pierre LABARDIN – Professeur, Université de La Rochelle, suffragantRésumé :
Cette thèse se consacre à l’étude de la gestion de la Covid-19 ainsi qu’à la rétention de traces et d’aptitudes de cette situation à l’échelle du système de santé néo-aquitain. Les mesures exceptionnelles recommandées par les autorités médicales et prises par les autorités publiques ont participé à mettre le système de santé néo-aquitain à l’épreuve. En effet, les parties prenantes du système ont été chargées de mettre en application la stratégie gouvernementale tout en tentant d’endiguer la circulation du coronavirus à l’échelle de leurs territoires. En parallèle à ces obligations sanitaires, le système a été confronté à un recours aux soins sans précédent. Face à cette crise inédite, les acteurs ont d’abord exprimé de la sidération qui s’est rapidement transformée en actions afin qu’ils réagissent et agissent pour répondre aux enjeux de la crise. La recherche souligne les initiatives de bricolage menées par les acteurs favorisant l’émergence de réseaux coopératifs locaux grâce à un esprit démocratique «par le bas».
Dans le cadre d’un programme de recherche financé par la région Nouvelle-Aquitaine, nous avons mené une enquête de terrain dans ce système. Cette enquête de terrain s’est déroulée en deux temps. D’une part, la première séquence consistait à réaliser un diagnostic de l’expérience Covid-19. Pour cela, nous avons recueilli des récits situationnels (Girin, 1990) d’acteurs du système afin de prendre en compte leur vécu personnel, les informations à disposition durant cette période ainsi que leurs points de vue sur la gestion de la crise. D’autre part, la deuxième séquence avait une visée ingénierique, c’est-à-dire que nous avons cherché avec les acteurs à appréhender un dispositif capable de préserver les apprentissages de la crise.
D’après les enseignements de la première séquence de recherche, la Communauté de Pratique (Wenger, 1995) est apparue comme le dispositif le plus adapté pour sauvegarder les enseignements de la crise. Par conséquent, nous avons suscité un premier temps réflexif avec les acteurs de terrain afin qu’ils expriment leurs attentes, leurs besoins et esquissent une première vision partagée concernant un tel dispositif. Les résultats de cette intervention, pendant et dans l’immédiate après-crise, ont permis d’identifier une structuration sociale et temporelle du système de santé néo-aquitain. Dès lors, la préservation des connaissances de la pandémie Covid-19 est influencée par la reconstruction active des mémoires collectives et sociales. Les résultats de ce travail doctoral mettent en évidence l’oubli des connaissances de la pandémie Covid-19 comme un phénomène organisé, sélectif et imposé par un groupe sur d’autres groupes.
Mots-clés : Covid-19 – Bricolage – Démocratie – Apprentissage – Communauté de Pratique.